C’est la question posée dans un commentaire sur le billet « Qualifier ses sources d’information« , qui demande « ce qu’on peut bien entendre par là « .
Comme le souligne fort justement ce commentaire, la question ne concerne pas l’AFP, qui ne s’adresse pas directement au grand public, mais les sources (site, journal, etc) qui sont les relais pour accéder à l’information finale. Rappelons qu’il convient de distinguer l’information (les faits rapportés) de la source qui permet d’accéder à cette information. Ceci est tout à fait clair quand on parle de la protection des sources d’un journaliste : l’information est rendue publique et (éventuellement) pas la source. Voir aussi ce billet « La protection des sources nuit-elle au journalisme ? »
Dans l’exemple évoqué le baromètre de l’Ifop constitue l’information. Les sources sont d’abord l’AFP, qui semble avoir eu un accès direct à cette information, puis les deux organes de presse qui s’en font écho. Ces derniers se distinguent entre eux uniquement par le titre différent donné à l’article présentant le même contenu. Cette différence permet d’évaluer chaque source en fonction de sa pertinence à présenter l’information et de la qualité de cette présentation. Ainsi l’une des sources paraîtra plus qualifiée que l’autre.
Bien entendu on objectera, avec raison, qu’il s’agit d’une simple coquille qu’il faut relativiser. En pratique c’est d’ailleurs bien ainsi que nous agissons. Le mécanisme de qualification de nos sources d’informations nous conduit à opérer une sélection parmi les journaux que nous lisons, les sites que nous visitons, les flux auxquels nous sommes abonnés, etc. Cette sélection demande du temps : une simple coquille ponctuelle ne va pas nous détourner de notre média favori: par contre si elle se répète nous pourrons être amené à reconsidérer notre position. Pour naviguer sur l’océan de l’information il faut bien se donner des repères dans un domaine qui n’est pas celui d’une science exacte.
La qualification des sources d’informations est une démarche essentielle que bien souvent on pratique, comme d’autres la prose, sans s’en rendre compte.
Existe-t-il des repères dans cette démarche ?
Au premier rang je situerais la recherche de l’indication de la date : l’article auquel je m’intéresse est-il daté? Ceci peut paraître banal, pourtant la réalité est cruelle à cet égard. Dans le monde de l’entreprise je constate en permanence que bien souvent les documents produits (notes, rapports, spécifications techniques…) ne sont pas, ou mal, datés.
De même il n’est pas rare que, sur un site, des billets ne soient pas datés ou de façon incorrecte. Par exemple la date du jour apparaît en haut de la page alors que le billet n’est pas daté, ce qui peut porter à confusion ou bien l’année ne figure pas.
Certains billets ne requiert pas une date, mais souvent c’est souhaitable. Voici un exemple où ne figure aucune date. Si on utilise le deuxième lien « cliquer ici » on constate que la manifestation avait lieu le 21 octobre 2010 : trop tard!

Voici encore quelques façons de présenter la date, plus ou moins précises.

La précision dans la façon de dater les publications peut être un critère pour apprécier la qualité d’une source. Voir cette discussion.
Sur ce sujet je recommande la lecture de ce document
Dans une suite de ce billet je m’efforcerai de donner des illustrations sur cette question.