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Archives de Tag: PME

Les députés et l’entreprise

14 mardi Jan 2014

Posted by Argumentaires in Economie, Entreprise, Retours d'experience

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Entreprise, management, PME, TPE

Le laboratoire d’idées En Temps réel vient de produire une étude intitulée « Les députés connaissent-ils l’entreprise ? » pour analyser en détail la compréhension des réalités de l’entreprise par les députés de l’Assemblée nationale, tout particulièrement parmi les membres de la majorité.

Quel est le parcours professionnel des membres de l’Assemblée nationale ? Peut-on affirmer que les élus de gauche ont une moindre expérience personnelle du monde de l’entreprise, et de l’économie en général, que ceux des autres partis ? Les élus de gauche sont-ils moins attentifs au monde de l’entreprise que les autres députés dans leurs activités à l’Assemblée et en circonscription, dans leur discours ou dans les priorités politiques qu’ils expriment ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles l’étude tente d’apporter une réponse.

Les analyses présentées semblent montrer finalement que la sous représentation supposée du monde économique n’est pas aussi flagrante qu’on l’imagine habituellement. En particulier, le discours sur la capacité des députés à prendre en compte les intérêts des entreprises, implicitement fondé sur l’idée que la représentation « miroir » serait souhaitable, n’est pas évident. Il ne suffit pas de ressembler à un électorat pour être capable de le représenter; souvent ceux qui sont les plus familiers du fonctionnement de l’Etat au plus haut niveau sont les plus efficaces dans le travail parlementaire.

Au final l’enquête montre que les députés français ne sont guère familiers de l’entreprise : seule une minorité en a eu une expérience concrète et manifeste une proximité effective avec ce monde. La situation des députés de gauche et de droite n’est pas fondamentalement différente du point de vue de leur profil sociologique ou de leurs comportements, et tend à s’uniformiser. A l’avenir, les députés seront probablement contraints de garder un contact plus étroit avec le monde du travail, afin de pouvoir envisager un échec électoral. Il est donc probable qu’à moyen terme la loi sur le non-cumul accroisse la diversité sociologique des députés, élargisse le spectre de leurs profils professionnels et les amène à garder davantage de contacts avec leur profession d’origine.

Pour télécharger le rapport.

 

 

L’insuffisance de l’innovation en France n’explique pas tout

03 mardi Juil 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Export, Industrie, Innovation

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industrialisation, industrie, PME

C’est ce que défend Patrick Arthus dans cet entretien rapporté sur le site de la revue  Sociétal dans son dossier « Réindustrialiser la France ».

Après avoir développé quelques idées fortes :

« Il n’y a donc pas de débat à avoir pour savoir s’il faut réindustrialiser. Il y a simplement débat pour savoir comment on peut réindustrialiser ».

« Il est difficile de croire aux relocalisations. Lorsqu’une capacité de production a été transférée dans un pays émergent, le coût du rapatriement de cette capacité serait extrêmement élevé« .

« La bonne stratégie pour réindustrialiser n’est pas de relocaliser mais de développer de nouvelles industries : biotechnologies, numérique, énergies renouvelables, électricité « intelligente »… »

l’économiste s’interroge: « Est-on sûr que le problème productif de la France – le positionnement trop bas en gamme de ses produits – est lié à l’insuffisance de l’innovation ? »

Poser la question c’est formuler la réponse: « D’autres causes existent: la faible taille des PME, la disparition des PME innovantes absorbées par les grands groupes, le niveau élevé des charges sociales. Il n’y a en France que 90 000 PME exportatrices, contre 240 000 en Allemagne et 200 000 en Italie, ce qui n’est pas dû à l’effort d’innovation« .

Je vous invite à lire ce bref entretien Trois questions à Patrick Artus, Directeur de la Recherche et des Etudes, Natixis

Si vous souhaitez mieux comprendre les mécanismes de la désindustrialisation en France et les initiatives qui pourraient contribuer à y remédier, je vous conseille la lecture du livre de Patrick Artus et Marie-Paule Virard « La France sans ses usines ». Les auteurs décortiquent longuement la question et formulent, plus brièvement, des conclusions que chacun appréciera à sa convenance. Mais au delà de ces priorités proposés par les auteurs c’est surtout de l’exposé très pédagogique, clair et instructif qu’il faudra chercher à bénéficier.

 

Les PME créent des emplois

01 vendredi Juin 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Entreprise, Industrie

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création, croissance, Entreprise, PME, TPE

C’est le résultat d’une étude du cabinet KPMG pour le 10e salon Planète PME qui se tiendra le 28 juin 2012 au Palais des Congrès de Paris. Au programme, un bilan sur les 10 années qui viennent de s’écouler et en traçant les grandes tendances de la PME de demain.

Sur les 2,8 millions d’emplois créés en France ces 20 dernières années, 2,3 millions l’ont été par des PME. Il apparaît que ce sont les PME de 50 à 99 salariés qui ont le plus embauché au cours des 10 dernières années, avec une hausse des effectifs de 10,3 %, contre une moyenne de 4 % toutes tailles confondues.

Les PME et TPE (y compris auto-entrepreneurs) sont à l’origine de la quasi-totalité des créations nettes d’emplois salariés des dix dernières années . Leurs dépenses en matière de recherche et développement ont augmenté, mais elles contribuent toujours trop peu aux exportations des entreprises françaises.

Rappelons, selon la définition de l’INSEE, que la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.

Une semaine pour l’industrie

09 vendredi Mar 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Industrie

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compétitivité, croissance, industrie, PME

A l’occasion de deuxième édition de la Semaine de l’Industrie qui se tient du 19 au 25 mars 2012 les initiatives se multiplient pour valoriser l’attractivité des métiers industriels auprès de la population. Cette manifestation nationale fédère un ensemble d’actions locales d’information et de sensibilisation sur leurs réalités professionnelles et leurs enjeux pour notre économie nationale.

Voici un échantillon de ces initiatives.


Ainsi la CCI Grand Lille propose sans doute la manifestation la plus originale, intitulée « Votons Industrie »,  sous forme d’une journée qui entend faire valoir 10 propositions et engagements du monde économique pour le futur de l’industrie dans le Nord-Pas de Calais. La manifestation se déroulera le 16 mars de 9h30 à 13h, à la CCI à Lille.

Pour donner de l’ampleur à ces 10 propositions, le challenge est de récolter 500 signatures. Pour relever ce défi, la CCI compte sur la mobilisation de tous les acteurs économiques.

Comme les candidats à l’élection présidentielle qui doivent attester le 16 mars du recueil de leurs 500 signatures, la CCI de région et le GFI entendent bien avoir leurs 500 signatures pour le futur de l’industrie en Nord-Pas de Calais.

 

La plupart des régions et des grandes villes proposent à cette occasion un site spécifique dédié à l’évènement où sont présentées les manifestations prévues, en particulier des visites d’entreprises. C’est par exemple le cas pour la Bretagne, Le Havre (l’exposition « Passé, Présent, Futur : conjuguons ensemble l’industrie »,  la table ronde « En route pour une aventure industrielle »), la Franche-Comté, la Haute-Normandie (tables rondes, expositions), la Picardie qui étend la manifestation jusqu’au 8 avril sous le titre de « Printemps de l’Industrie » avec un logo bien sympathique. Mentionnons la page d’outils pédagogiques préparés par la Bretagne.

Le ministère de l’éducation nationale participe à la Semaine de l’industrie pour sensibiliser les élèves au secteur industriel et à ses métiers et  les académies s’associent à cette manifestation.

Par le site France.fr met bien la semaine de l’industrie à l’honneur, mais il s’agit de celle de 2011, en français comme en anglais! Dommage pour la promotion de l’industrie française…

 

 

Industrialisation: quel modèle pour la France ?

05 lundi Mar 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Entreprise, Industrie

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compétitivité, croissance, Entreprise, industrie, Innovation, PME

A quelques jours de la 2° semaine de l’industrie voici un article qui a le mérite d’éclairer de façon synthétique la question de la ré-industrialisation au regard du modèle allemand souvent recommandé.

Intitulé « « Made in France » : l’anti-modèle allemand » il montre les contradictions  « entre la promotion du « made in France » et les exhortations à s’inspirer du modèle allemand« .

Par exemple alors que la promotion d’un label « fabriqué en France » semble faire l’objet d’un consensus l’auteur souligne que cette promotion « repose sur une vision de la compétitivité et une interprétation des enjeux de la mondialisation bien différente de ce qui fait la force du modèle industriel allemand« .

L’industrie allemande a pu maintenir sa compétitivité grâce à un double effort :

  •  investissements dans  l’innovation des produits et la qualité. En 2010, l’Allemagne a consacré 2,82% de son produit intérieur brut à la recherche et développement, contre seulement 2,26% en France.
  •  maîtrise des coûts de production, en faisant appel massivement à des sous-traitants des pays à main-d’œuvre bon marché.

Voilà des éléments de compréhension importants. Il serait tout aussi important de connaître par quels mécanismes volontaristes (véritable stratégie déclinée de façon continue) ou pragmatiques (progression régulière à partir de bonnes pratiques qui réussissent) ces résultats ont été obtenus, afin d’en déterminer un plan d’action possible.

 

 

 

 

Réussir un projet

16 jeudi Fév 2012

Posted by Argumentaires in Industrie, projets

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croissance, industrie, management, PME, projets

L’enquête annuelle de l’Observatoire des Projets qui vient d’être publiée fournit des informations sur le taux de succès des projets et les moyens mis en oeuvre par les entreprises pour parvenir à la réussite. Les projets analysés sont principalement des projets à forte composante organisationnelle.

La conclusion est que le taux d’échec reste élevé. En effet seulement 47% de ceux qui ont répondu considèrent que plus de la moitié de leurs projets sont des réussites.

En matière de maîtrise des coûts, pour 26% de ceux qui ont répondu c’est plus de la moitié de leurs projets qui dérapent de plus de 15% en termes de coûts, de délais ou de périmètre.

Dans le cas de projets stratégiques 50% des réponses montrent que jusqu’à 50% de ces projets ne sont pas menés à leur terme.

41% des entreprises déclarent ne pas gérer pas les risques des projets, 65% n’exercent pas (ou de façon très légère) un management de la qualité du projet et 45% des entreprises déclarent ne pas disposer d’un guide avancé de gestion de projet.

Résultat intéressant : l’étude montre qu’il existe une forte corrélation entre la capacité à détecter et signaler les problèmes critiques et la réussite des projets.

 

Pour intervenir régulièrement sur des projets dans de grandes entreprises ces résultats ne sont pas vraiment une surprise.

J’ajoute deux commentaires, qui font référence à nos domaines d’intervention :

  • détection des problèmes critiques et réussite des projets : il s’agit notamment de la capacité à mettre en place un système d’alerte dans le cadre d’un processus de veille contractuelle.
  • Les réponses fournies montrent clairement que plus une entreprise est mature au niveau des processus et des moyens, plus ses projets sont couronnés de succès et présentent une excellente qualité de management de l’information (intégration de contenu, bonne capitalisation de la gestion des risques par le retour d’expérience, partage et management des connaissances, excellente gestion de la communication). Ce que nous résumons dans la formule « maîtriser l’information pour réussir les projets« .

 

 

Produire français pour acheter français

26 jeudi Jan 2012

Posted by Argumentaires in Industrie

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compétitivité, croissance, industrialisation, industrie, PME, pmi

Sous le titre « Acheter français » n’est pas donné à tous le journal La Croix produit un article très instructif sur la difficulté d’identifier un produit comme étant réellement d’origine française.

« Acheter français » est un slogan à la mode. Mais il ne suffit pas de le vouloir, encore faut-il le pouvoir. Car il n’est pas facile de savoir où a été fabriqué ce qui se trouve dans notre supermarché.

L’article cite le cas du velo Btwin. Cette marque a ouvert un site de production à Lille en 2010. Elle y emploie 200 personnes et assemble 150 000 vélos par an. Mais en réalité ceux produits à Lille sont seulement vendus dans le nord de la France et en Belgique. Ceux vendus dans le sud de la France viennent d’Italie ou du Portugal.

Pour les douanes, l’origine d’un produit est l’endroit « où il a subi sa dernière transformation ». Un lave-linge qui aura été simplement assemblé dans l’Hexagone avec des composants étrangers sera donc, pour l’administration douanière, considéré comme français. Pour les vêtements « C’est le lieu de confection qui compte, car cette dernière opération génère davantage de valeur ajoutée »

Pour tenter d’y voir plus clair le label « Origine France garantie » a été créé. Il certifie qu’un produit a « acquis ses caractéristiques principales en France » et que plus de 50 % de sa valeur ajoutée a été produite en France.

L’article nous apprend encore l’existence de Bleuforêt, qui produit des chaussettes dans les Vosges depuis en 1995 et même que depuis 2010, il existe même une marque, « Made in Romans », pour les chaussures.

Sur le même thème un article sur le « made in Breizh » précise que seulement 2% des bretons ne connaissent pas la marque « Produit en Bretagne » qui n’est accordé qu’à des entreprises dont le siège réel est en Bretagne, entre autres conditions.

La Croix complète ce dossier avec un article intitulé « Acheter français implique de retrouver une dynamique d’innovation » en développant deux idées essentielles

  • La mondialisation a permis à des centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté, mais en accroissant les inégalités.
  • Elle a aussi vidé de leur dynamique industrielle les pays importateurs occidentaux.

Un autre billet de Rue89 intitulé « J’ai essayé d’acheter français, je suis presque ruinée » donne une autre vision à propos de ce thème, en soulignant que « La difficulté du « consommer français » réside dans l’impossibilité pour le consommateur de retracer l’origine de toutes les composantes d’un produit« .

Un article récent du journal Le Monde (« Acheter français » : du charlatanisme en économie ) constate que « le slogan « acheter français » masque le refus de voir dans la récession un phénomène global qui appelle une réponse globale à l’échelle européenne, mais aussi le refus d’envisager une politique industrielle volontariste aux dimensions nécessairement transversales. »

Des sites existent pour promouvoir l’acheter français :

La Fabrique hexagonale

100pour100

Madine France

Produits France

Achetons francais

http://www.acheterfrancaisnestpasunluxe.fr/

 

 

Cartographie des entreprises francaises en 2010

23 lundi Jan 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Entreprise, Industrie

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compétitivité, croissance, PME, TPE

Selon les statistiques de l’INSEE (publiées en septembre 2011) la répartition des entreprises françaises, par catégorie de taille, s’établit ainsi en 2010 avec 3 422 242 unités.

Comparativement à l’année précédente l’augmentation concerne principalement les entreprises sans salarié, ce qui correspond essentiellement à la catégorie des auto-entrepreneurs.

Sources : Entreprises selon le nombre de salariés et l’activité.

A partir de la population des entreprises en 2010 OSEO a publié fin décembre 2011  son rapport sur l’évolution des PME qui brosse un panorama de l’ensemble des entreprises essentielles à la compétitivité de notre économie, à la création d’emplois et au dynamisme des territoires.

Selon le communiqué de presse associé à cette publication quelques points essentiels se dégagent :

  •  Une hausse des créations d’entreprise (+7%) par rapport à l’année précédente avec une confirmation du succès du statut d’auto-entrepreneur, mais aussi un redémarrage du nombre de création de sociétés.
  • Une reprise de l’activité, inégale mais tangible dans les secteurs amont. Le redémarrage de l’investissement reste conditionné par la conjoncture économique. Les trésoreries ont continué à s’assouplir en 2011, sauf dans les secteurs aval orientés vers les particuliers.
  • Un rebond des échanges et du nombre de PME exportatrices. Les ventes hors UE expliquent les deux tiers de la hausse des exportations des PME en 2010, dont un tiers vers l’Asie.
  • Les anticipations pour 2012 demeurent assez différenciées : l’optimisme des entreprises innovantes et implantées à l’international tranche avec les perspectives plus mitigées des PME dont le marché est exclusivement national et centré sur les particuliers.

Lien pour télécharger le rapport (270 pages) sur le site de la Documentation Française.

 

D’autre part  l’INSEE vient de publier (janvier 2012) une autre statistique sur la population des entreprises françaises en 2009, mais à partir d’une définition différente, qui permet de mettre en évidence plusieurs paramètres.

La répartition en Grandes Entreprises, Entreprises de Taille Intermédiaire, PME et Micro entreprises correspond aux définitions suivantes:

MIC (microentreprises) : moins de 10 personnes et chiffre d’affaires (CA) ou total de bilan inférieurs à 2 millions d’euros.

PME (petites et moyennes entreprises) : moins de 250 personnes et [CA inférieur à 50 millions d’euros ou total de bilan inférieur à 43 millions d’euros].

ETI (entreprises de taille intermédiaire) : non-PME, occupant moins de 5000 personnes et [CA inférieur à 1,5 milliard d’euros ou total de bilan inférieur à 2 milliards d’euros].

GE (grandes entreprises) : toutes les autres.

Il est intéressant de noter les points suivants:

  • 97.9 % des entreprises ont une taille inférieure à 250 personnes mais elles ne représentent qu’un peu plus d’un tiers de l’activité mesurée en euros (37,3%) et près de la moitié des effectifs (48,4%).
  • le taux d’exportation est directement corrélé à la taille de l’entreprise
  • la valeur ajoutée par salarié est proche dans les tailles extrêmes

Source: Principales caractéristiques des entreprises par catégorie en 2009.

 

 

La désindustrialisation en débat

11 mercredi Jan 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Entreprise, Export, Innovation

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compétitivité, croissance, industrialisation, industrie, PME

Le thème de la désindustrialisation est à la fois un sujet de préoccupation et de discussion.

Voici quelques repères pour se forger sa propre opinion sur le sujet .

Les faits

Il y a seulement quelques jours le quotidien Les Echos, sous le titre « Désindustrialisation : près de 900 usines françaises ont été fermées en trois ans« ,  faisait état d’une enquête de Trendeo et soulignait que « la crise de 2008-2009 a violemment accéléré la désindustrialisation de la France » . Pendant ces trois mêmes années, seules 494 créations de sites ont été recensées. Entre les bons élèves créateurs nets d’emplois (aéronautique, agroalimentaire et luxe) et les situations difficiles (automobile, pharmacie, chimie, métallurgie) le solde est négatif. En cause, notamment des produits milieu de gamme qui peinent à s’exporter.

Une étude du ministère de l’Economie (juin 2010) analyse les causes de ce phénomène de désindustrialisation de l’industrie française qui a perdu près de deux millions d’emplois en trente ans. Son poids dans le PIB national a reculé de dix points (de 24% en 1980 à 14% en 2007). Ce document vise à évaluer l’importance de trois déterminants structurels de ce phénomène en France sur la période 1980-2007 (et la sous-période 2000-2007) : l’externalisation de certaines tâches de l’industrie vers le secteur des services ; la déformation de la structure de la demande au cours du temps (notamment liée aux gains de productivité dans les différents secteurs de l’économie) et l’effet de la concurrence étrangère sur les performances du secteur industriel.

La réindustrialisation sera l’un des thèmes centraux de l’élection présidentielle car le secteur industriel revêt en effet une importance symbolique aux yeux de la population qui s’inquiète de l’impuissance des pouvoirs publics. Voir Le Monde Les Français et la désindustrialisation

Faux problème

En se basant sur le nombre d’emplois et non pas sur le nombre de sites industriels il apparaît qu’il n’y a pas de désindustrialisation. « Une des grandes évolutions qu’ont connues nos entreprises depuis les années 50 et 70 tient en un mot : « externalisation ». Aujourd’hui, les agents d’entretien ne sont plus des salariés de l’entreprise industrielle – et ne sont donc plus comptés dans les bataillons des salariés de l’industrie – mais travaillent pour une entreprise de service qui propose ses services aux entreprises industrielles« . « Il n’y a pas de « désindustrialisation ». Il y a une croissance plus rapide des industries de services, notamment liée à l’externalisation des fonctions annexes de l’industrie« .

Un autre point de vue considère qu’il ne sert à rien de regarder derrière.:  » l’ère industrielle est en train de périr, et l’ère quaternaire est en voie d’advenir. Au lieu de s’épuiser, en vain, à retrouver le lustre de son industrie perdue, la France a tout intérêt à relever le défi de l’économie quaternaire (combine l’économie sociale, l’économie circulaire et l’économie de fonctionnalité), seule à même de générer de nouveaux emplois en nombre, y compris dans l’industrie« .

La désindustrialisation en France, un mythe ? C’est le propos de cet article que cherche à démonter plusieurs idées reçues, notamment : le rôle des délocalisations vers les pays à bas coût de main-d’oeuvre dans le chômage, les non-localisations, autrement dit des emplois qui auraient pu être créer en France plutôt qu’à l’étranger, les investissements, les emplois qualifiés qui seraient menacés par les délocalisations.

Enfin la difficulté à établir un bilan chiffré certain, compte tenu des transferts d’activité, peut à tout le moins semer le doute sur la réalité du problème.

Pourquoi et que faire ?

Parmi les erreurs évoquées, celle du consensus erroné autour de l’idée que l’emploi et l’innovation se déplacent inéluctablement vers les services et les effets pervers de la fiscalité (La France malade de sa désindustrialisation).

Il faut aussi évoquer des erreurs de stratégie au niveau gouvernemental: jusqu’en 2008, on a pensé que seul le modèle libéral financier, incarné par Londres et les investisseurs, allait gagner. Or il est clair depuis la crise que c’est un autre modèle qui gagne : le modèle industriel commercial incarné par l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et la Chine.

Plusieurs propositions de réforme sont avancées en vue de restaurer la compétitivité française. Les plus fréquemment citées visent, d’une part, à modifier l’appareil productif français, qui serait composé de trop peu d’entreprises de taille suffisante pour réussir à l’international et, d’autre part, à réduire le coût du travail, qui serait supérieur à celui des économies concurrentes (Désindustrialisation : quels moyens d’action ?).

Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, pointe une alliance de circonstance entre trois grands acteurs à l’échelle mondiale: la finance, le modèle de la grande distribution et le Parti Communiste chinois qui a mené une stratégie économique remarquable. Une spécialisation par pays s’est ainsi mise en place. Le Royaume-Uni a clairement choisi la finance et les secteurs industriels à forte valeur ajoutée, l’Allemagne a choisi le modèle de l’exportation de biens d’équipement et la France a choisi de ne pas vraiment choisir. Il souligne qu’on ne « peut pas parler de réindustrialisation, de relocalisation sans aborder le problème de compétitivité« , ce qui implique de  revoir la fiscalité.

Dans un essai intitulé « La France doit choisir », Jean-Louis Beffa suggère de s’inspirer davantage du modèle allemand. Il explique pourquoi il est opposé au laissez-faire et invite l’Etat à jouer son rôle de stratège.  Il propose son analyse des effets de la mondialisation, des causes de la désindustrialisation et des propositions pour inverser ce processus. Il indique notamment « Je suis opposé au laissez-faire, et je plaide donc pour un Etat stratège, mais pas pour un Etat démagogique, qui préfère le consommateur à l’industriel. »   Lire Comment l’ex-PDG de Saint-Gobain ressusciterait la France et Désindustrialisation : le point de vue d’un ancien grand patron.

Autres sources à consulter :

Marianne : La désindustrialisation de la France continue

L’Express : Gros plan sur la désindustrialisation de la France

Publications:

RAPPORT D’INFORMATION SUR LA DÉSINDUSTRIALISATION DU TERRITOIRE – Assemblée Nationale, 2004

La Documentation Française : Désindustrialisation, délocalisations (2005)

Le Sénat Mission commune d’information sur la désindustrialisation des territoires  

Désindustrialisation, délocalisations – Rapport de Lionel Fontagné et Jean-Hervé Lorenzi pour le Conseil d’Analyse Economique – 2005

 

La France et ses usines

10 mardi Jan 2012

Posted by Argumentaires in Economie, Entreprise, Innovation, Retours d'experience

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compétitivité, compétitivté, croissance, industrie, PME, TPE


Si vous souhaitez mieux comprendre les mécanismes de la désindustrialisation en France et les initiatives qui pourraient contribuer à y remédier, je vous conseille la lecture du livre de Patrick Artus et Marie-Paule Virard « La France sans ses usines ».

Les auteurs décortiquent longuement la question et formulent, plus brièvement, des conclusions que chacun appréciera à sa convenance. Mais au delà de ces priorités proposées par les auteurs c’est surtout de l’exposé très pédagogique, clair et instructif qu’il faudra chercher à bénéficier.

Le livre rappelle à bon escient quelques réalités qu’on a tendance à oublier.

  • Un des inconvénients majeurs de la désindustrialisation est que la productivité progresse moins vite dans les services que dans l’industrie (à peine positive contre 3% sur la décennie).
  • Un pays qui se désindustrialise au profit des services offre moins de perspective aux jeunes diplômés avec risque d’expatriation.
  • Sans suffisamment de matière grise disponible localement les grandes entreprises pourraient être incitées à installer leurs sièges sociaux dans des pays plus dynamiques.

Parmi les priorités évoquées j’en retiens deux. La première n’a rien d’original tant elle a été répétée, mais son importance est bien là : passer de la promotion de la stratégie des grands groupes (Concorde, TGV, Airbus…) qui n’a pas montré sa supériorité à celle du soutien aux PME innovantes.

La seconde rejoint une préoccupation que j’avais soulignée dans ce billet. « Pour aider les patrons à faire grandir leur entreprise, pourquoi ne pas créer une administration dédiée, dirigée par des personnes issues du monde de l’entreprise« . Cette proposition me paraît fondamentale. J’en mesure l’importance en permanence  dans les entreprises où j’interviens. Trop souvent les personnes chargées par les organismes porteurs des programmes d’aide aux entreprises pour la performance, l’innovation ou le développement ne disposent pas de la culture entrepreneuriale vécue pour répondre aux attentes réelles des PME. Il ne suffit pas d’avoir une solide formation de gestion (par exemple) pour s’improviser interlocuteur du monde de l’entreprise. Rien ne remplace les « heures de vol ». Or la désindustrialisation libère de fortes expériences parmi les seniors, dont il faudrait s’efforcer de  les utiliser pour renforcer la compétitivité des entreprises en pratiquant une sorte de retour d’expérience industrielle.

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